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Technique

L'étiquette et le savoir-être

Comme dans tous les arts martiaux, le respect, la politesse et la courtoisie sont des valeurs fondamentales qu'un bon pratiquant se doit de promouvoir par son attitude dès l'entrée au Dojo, dans le calme. Il marque ainsi la rupture avec le monde extérieur le temps de la pratique en laissant au vestiaire toutes ses préoccupations et soucis du quotidien.

 

Les séances d'entraînement, de présentation ou de démonstration, commencent et se terminent toujours par l'étiquette Reigi qui s'effectue au début du cours comme suit : (i) salut à l'autel d'honneur Kamiza, (ii) méditation Mokuso en position assise Seiza, (iii) salut au professeur Senseï et (iv) salut au Katana. Cet ordre est inversé en fin de cours, avec la permutation de (iii) et (ii), soit, (iv), (ii), (iii) et (i).

 

L'étiquette, très précise et formelle, vise à faire preuve de respect et d'humilité, d'abord, envers les anciens qui ont perfectionné et perpétué l'art, ensuite, vis à vis du professeur qui transmet la connaissance et assure la progression dans la pratique, enfin, par rapport au sabre, en tant qu'arme redoutable qu'extention de soi-même. L'objectif du protocole est également de garantir l'intégrité physique et mentale, ainsi que de maintenir la conscience en situation de combat.

 

Les principes de base

Lorsque deux guerriers se livrent dans un duel, ils s'opposent le plus souvent en posture face à face, armés de leur sabre, chacun d'entre eux tentant de conserver la garde et l'attitude de combat (i) Kamae qu'il juge la plus favorable, à la fois, pour une attaque ou une défense immédiate. Ledit terme regroupe respectivement le positionnement physique du corps dans l'espace, Mi Gamae - dont les cinq formes de base sont : Jodan (haut), Chudan (moyen), Gedan (bas), Hasso (sabre dressé du côté droit vers le haut avec la lame légèrement inclinée en arrière) et Waki (lame du sabre dissimulée derrière le corps au niveau de la hanche droite) No Kamae - ainsi que les dispositions de l'énergie et du mental en combat, appelées Ki Gamae et Kokoro Gamae. Lesquelles doivent affilier entre autres les concepts déjà mentionnés précédemment : Zanshin (attention et vigilance après une attaque ou défense portée), Fudo Shin (unité du corps et de l'esprit au sein du combat), à la notion de Sen, force d'intérieur permettant de déclencher un prompt assaut avant que l'adversaire ne puisse réaliser le sien.

 

L’art du déplacement des pieds (ii) Ashi Sabaki est l'un des points majeurs dans la pratique du Iaï. Les mouvements s'effectuent généralement en pas glissés, sans saccade et en parfait accord avec la posture du corps. Les principales façons de se déplacer sont : Ayumi (pas ordinaire), Tsugi (pas chassé), Okuri (pas glissé), Hiraki (pas en ouverture latérale). Elles visent à garder les distances appropriées de combat face aux adversaires et à contrôler les va-et-vient du corps dans son intégralité, ce qui est indispensable à toute attaque ou défense efficace. Il est important d'y introduire la notion de (iii) Ma Ai, différentes distances de combat : Itto Ma (intervalle moyen, permettant une action immédiate en un seul pas et en un seul coup), To Ma (intervalle long, distance de sécurité) et Chika Ma (intervalle court, attention, le danger est imminent). Ce concept des distances possède aussi un aspect psychique : lors de la confrontation, on doit paraître loin de son adversaire, mais celui-ci doit être senti près de soi-même !

 

Quant à la maîtrise des mains (iv) Te No Uchi, elle consiste essentiellement en l'art de tenir le sabre, l'essence même de la pratique, dont le maniement s'exprime pleinement au travers des études de Kata (cf. rubrique ci-après). Dans cette continuité, s'inscrit l'esprit de (v) Sutemi, laquelle désigne l'action d'attaque ou contre-attaque qui, quel que soit le niveau de l'adversaire, au moment d'engagement doit être sans retenue ni hésitation, avec franchise et puissance, conviction et détermination, quitte à " sacrifier sa propre vie ".

 

L'entraînement du Iaïdo est dédié en permanence au travail du regard (vi) Metsuke. En effet, les yeux, véritable fenêtre de l'esprit, reflètent l'intention et l'état émotionel du combatant, ils pourraient par conséquent devenir une faille exploitable par l'adversaire. Au combat, le regard à adopter doit être global, droit devant soi mais non focalisé aveuglément sur l'ennemi - telle Kan Ken No Metsuke, " la vision totale au-delà du visible et au cœur du non-forme, combinaison du regard radical de l'essentiel et de la vue superficielle de l'apparence ". Ladite notion doit permettre une perception visuelle ample et profonde, de la même manière que de " contempler les lointaines montagnes ", Enzan No Metsuke.

 

Le principe de (vii) Kikentai Itchi, " simultanéité de l'énergie, du sabre et du corps ", déjà exposé dans la partie d'introduction, constitue le socle de la qualité d'une coupe, l'objectif final à atteindre dans la pratique de l'art. Lors de la frappe du sabre, le Kikentai passe par une intégration et une synchronisation parfaites de l'état de détermination (au travers de la respiration !), du mouvement de sabre et du positionnement du corps.

 

La maxime (viii) Ichi Gan, Ni Soku, San Tan, Shi Riki évoque les quatre facteurs (classés dans l'ordre d'importance décroissant) qui sont indispensables à une progression de l'esprit et du corps dans l'art - Un : les yeux (observation, anticipation), Deux : les pieds (posture, déplacements), Trois : la force mentale (courage, détermination et contrôle des Shikai, les quatre faiblesses d'esprit déjà citées auparavant) et Quatre : la puissance physique (dont la technique n'est fiable et viable que si les trois précédents items sont respectés).

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